"La Danaïde" est une belle sculpture en marbre représentant l´une des Danaïdes, les cinquante filles du roi Danaos, roi d´Argos (roi mythologique de Libye).
Sa légende est un mythe fondateur pour la cité d´Argos, dans le Péloponnèse, une des principales villes mycéniennes.
Dans l´Illiade, Homère désigne fréquemment les Achéens sous le nom de "Danaens" (descendants de Danaos).
La légende se réfere aux Danaïdes:
"Elles accompagnent leur père à Argos, terre de leur ancêtre la nymphe Lo, quand il fuit ses neveux, les cinquantes fils de son frère Egyptos.
Après avoir proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins, mais leur père apprend que ces derniers veulent les tuer.
Danaos alerte ses filles qui s´arment et les massacrent lors des noces.
Il ordonne à ses filles de cacher dans leur cheveux une grande épingle dont elles se serviraient pour percer le coeur de leurs maris dès qu´ils dormiraient.
Toutes obéissent sauf une, Hypermnestre, qui sauve son époux Lyncée et l´aide à s´enfuir.
Les Danaïdes sont toutes condamnées à remplir éternellement une jarre sans fond pour avoir tué leurs jeunes époux le soir de leur noces, à la seule exception d´Hypermnestre, qui refusa de tuer son mari Lyncée.
Furieux, Danaos la fit comparaître devant les juges de la ville, mais ceux-ci la reconnurent finalement innocente.
Les Danaïdes son condamnées aux Enfers, où elles doivent remplir sans fin un tonneau troué:
une tâche impossible, absurde.
Par la suite, Lyncée revient et se venge en tuant les coupables ainsi que son beau-père Danaos.
Lynsée et Hypermnestre règnent alors sur Argos"
Dans la mythologie grecque, Hypermnestre est l´aînée des Danaïdes, qui s´illustra en refusant de tuer son mari Lyncée, fils d´Egyptos, comme son père Danaos le lui demandait.
C´est sur l´explication de ce geste que les traditions divergent:
1. elle a respecté la vie de son mari, parce qu´il n´avait de son côté pas porté atteinte à sa virginité;
2. ou parce qu´elle jugeait immoral le crime qu´on lui demandait;
3. ou encore, fléchie par l´amour.
Le philosophe Pierre Leroux (1797-1871), dans son ouvrage:
"De l´Humanité, de son principe et de son avenir" propose en 1840 une analogie entre la recherche illusoire d´un bonheur terrestre absolu, nécessairement imparfait, et le mythe des Danaïdes:
"Le bonheur le plus ardemment désiré, quand il est obtenu, effraie l´âme de son insuffisance.
Notre coeur est semblable au tonneau des Danaïdes, que rien ne pouvait remplir"
Et pourtant, depuis la phrase du poète Virgile (70 a. C.-19 a. C.):
"L´Amour Triomphe de Tout"
(Omnia Vincit Amor)